• Pour cet été un peu de raï newbeat pas tout neuf mais exotique. La new beat peut aussi être considérée  comme modèle d'hybridation et pas seulement avec l'acid. Un peu "Bomb the bass" sur les bords mais sans tomber (il s'arrête juste à temps) dans le nougat beat ou la newbeat de camping.


  • Tel le phenix  renaissant  de ses cendres, voici la new beat dont la flamme au XXIéme siècle ne s'est pas éteinte. 

    Le label FenixFire Records se propose non pas de faire du neuf avec du vieux  mais d'explorer la vitalité actuelle de ce courant musical.

    https://www.fenixfirerecords.be/releases/asgff-007/

    La new beat  a évolué trop vite vers d'autres styles alors qu'elle est encore une source de création.

     Sur ce label  l'artiste Q’pnZ composeur et  DJ est là pour nous le rappeler avec un EP   "Toujours Là"   dont vous avez pu écouter le titre dans l'article précédent et que j'ai bien aimé.

    Sur cet album vous trouverez  "Je Suis Toujours La" "The Bass, The Beat, The Style" "Nunca Morira" "Go Insane"

    Bonne écoute !

     

     

     


  • Je suis toujours là - special edition by for 30 Years of New Beat

    "Je suis toujours là, je suis là je m'en vais pas je m'en vais pas. Voici la séquence. Il y a 30 ans la new beat belge est de nouveau là, de nouveau là. La new beat est de retour... de retour... de beat... de beat... de beat... The new beat te."

    Bon et apprenez-moi les paroles par coeur. :-)


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    La mort de Johnny Hallyday m’incite à vous replonger dans le Yéyé.

    Oui ! parce que la new beat a été comparée (par ses détracteurs) à la vague yéyé des années 60. Voyons en les similitudes et les différences.

     Le genre yéyé au sens strict désignait les adaptations d'un succès anglo-saxon dans les pays européens ou francophones. La musique Yéyé au sens strict ce sont des titres de twist adaptés en français ou dans la langue nationale européenne du pays concerné (Espagne, Italie…)

     La new beat, elle, n’est pas importée d’outre atlantique. Il s’agit bel et bien d’un courant musical européen dont le foyer a été la Belgique et qui puise dans l’AB music et l’EBM de groupes belges comme Front 242, ou le titre fondateur Flesch des A split-second.

     Le yéyé ne cessait de répéter son engouement pour la musique américaine , ce dont se moqua Stella la chanteuse anti yéyé adolescente aux textes ironiques :Alors que cette inféodation à la musique anglo-saxone est revendiquée chez les yéyés dans la new beat la relation se renverse : « Un an avant si tu imprimais « Made in Belgium » sur la couverture du disque cela pouvait en faire un invendu. Maintenant Jive records me demande si c’est ok pour l’imprimer en couverture ! »[1] .Toutefois l'utilisation de l'anglais est privilégiée, sans doute en partie, pour avoir plus de chances à l'exportation.

     

    Comme le Yéyé, la new beat a largement eu recours aux reprises, mais elle a à son actif plus de titres originaux que de reprises. A condition de distinguer une reprise de l’utilisation de samples donnant lieu à une création originale. A titre d’exemple, vérification faite, « New Beatlemania » de Blitz n’est pas une reprise.

    Beaucoup de titres new beat sont sortis avec la célérité qu’autorise la pratique de la Musique Assistée par Ordinateur (MAO). La musique électronique des années 80 ce sont ces nouvelles possibilités qui « démocratisent » la création musicale, de sorte que le DJ devient musicien : « Dans toutes les discothèques branchées, sur toutes les radios privées, on passe maintenant cette musique électronique qui emprunte quelques mesures d'un «vieux» disque... et les «torture» à l'infini pour en faire trois minutes de musique dansante. » (Le soir, 30 novembre 1988, "Pirates du disque un réseau belge est démantelé " G. Alain.)

     Une des adaptations d’outre-Atlantique les plus fameuses qui a pu  fait figure d’hymne est le fameux « Rock to the beat » écrit par Kevin Saunderson américain pionnier de la musique techno. Mais c’était déjà au moment où la new beat était en pleine hybridation avec la house et l’acid music, victime de son succès et proche de sa chute. Pour preuve, le titre subit une ultime aseptisation dans sa version radio et clip télé « ectasy » est remplacé par « fantasy ».et on peut y entendre crier« new beat ! ». Comme le Yéyé la newbeat aura eu son interjection tantôt "acid !" tantôt "newbeat !" cela lui donne tout de suite un côté plus yéyé[2] .

     

    Tout le monde voulait faire son disque yéyé tout le monde a voulu faire son disque new beat.

    Pour les Yéyé c’est, allons au hasard ! Annie Philippe disquaire dans une discothèque à la mode qui devient chanteuse. Elle ne s’en cache pas elle suit la mode. Je vous épargne son titre top blonde : « C'est La Mode » sorti en 1966 des paroles profondes qui résument tout une philosophie : « acheter tous les gadgets et ne voyager qu’en jet c’est la mode, c’est la vie c’est la mode je la suis, il m’a invitée ce soir comment faire ? Comment vais-je m’habiller…». Je lui préfèreson parfait antidote Panurge de Dominique Grange.

     

    Pour la new beat c’est  Peter Renkens, serveur au club, Confetti’s qui choisi pour devenir le visage de la  campagne publicitaire de cette discothèque se retrouve « chanteur » du groupe éponyme.

    Le succès commercial, sa recherche même, s’accompagnent de phénomènes qui ne sont pas intrinsèques à un style musical mais à des pratiques marketing de plus en plus systématiques. Le marketing a depuis longtemps partie liée avec la musique populaire. Toutefois depuis les années 80 (à vérifier) il me semble que cela s’est amplifié au point que la publicité pour un produit devient elle-même le produit à acheter avant même que le produit en question soit sur le marché[3]. Ce type de retournement est propre à la « culture » pub. C’est cette logique destructrice de la culture par les intérêts financiers qui sévit au point que les publicitaires loin de payer les droits pour l’utilisation d’une musique peuvent oser demander des financements au ministère de la culture pour un clip publicitaire. La raison ? En utilisant cette musique pour faire la promotion d’une marque de lessive ou je ne sais quelle lingette rafraichissante ils participeraient à l’épanouissement culturel de leur concitoyens.

     

     

     



    [1] Traduction personnelle de l’article du New Musical Express du 3 décembre 1988 : « New beat : one nation under a (slowed down) groove ». de Richard Noise sur ce blog.

    [2] Ce lien entre l’interjection est le style musical est posé d’emblée dans la Oi ! un sous-genre du punk.

      [3] Lorsque la presse s’en prenait à la techno et notamment à l’acid music la musique électronique était suspectée de faire la promotion de la MDMA, là le produit existait bien avant sa publicité.

     


  • Alors qu'on nous rebat les oreilles avec Johnny Hallyday en voilà une qui n'aura pas d'obséques nationales, mais ça fait du bien !





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